E-MAX CROÎT GRÂCE À LA DEMANDE DE PROFILÉS BAS CARBONE
Depuis le passage à l’aluminium recyclé, la production d’E-Max, dont le siège social est établi à Dilsen-Stokkem, a été multipliée par quatre. Avec une production annuelle de 100.000 tonnes, l’entreprise se classe parmi les trois principaux producteurs de profilés bas carbone en Europe. « Notre notoriété s’étend à un nombre croissant de secteurs et la demande d’aluminium à faible teneur en carbone s’envole ».

Dimitri Fotij, le CEO d’E-MAX, est à la tête d’une entreprise qui compte sept implantations en Europe et 800 travailleurs. Le siège principal est situé à Dilsen-Stokkem et l’aluminium recyclé provenant d’usines de ferraille aux quatre coins de l’Europe est transformé en billettes dans la fonderie de Kerkrade (NL). Ces barres d’un diamètre de 203 et 254 millimètres, dont la longueur peut atteindre sept mètres, sont ensuite transformées par extrusion en profilés en aluminium. L’aluminium à faible empreinte carbone recyclé contient 80 % de ses matières premières.
Le CEO voit dans l’extrusion, ce procédé qui consiste à presser les billettes à travers une matrice sous haute pression et à haute température, un « processus de production économique » et qui plus est multifonctionnel. « Une même extrudeuse vous permet de fabriquer une multitude de produits différents ». Ce qui explique que la demande de profilés en aluminium a augmenté en moyenne de trois pour cent par an ces dernières années.
Au service d’un nombre croissant de secteurs
Alors qu’à l’origine, l’entreprise d’extrusion fournissait principalement les profilés en aluminium au secteur de la construction pour les châssis et les chambranles, ses clients s’étendent aujourd’hui à de nombreux autres secteurs. Les profilés sont dès lors intégrés dans des semi-remorques, des camions, mais aussi de plus en plus dans le secteur de l’automobile. Les trois sites d’E-Max implantés en Allemagne approvisionnent les grandes marques automobiles allemandes. « Plus récemment, nous avons aussi été découverts par les constructeurs de panneaux solaires. Nos profilés sont utilisés pour la construction de la structure porteuse ».
Il y a dix ans, le profil de l’entreprise était totalement différent. « Fondés en 1996, nous avons pendant longtemps travaillé avec de l’aluminium primaire ou classique. Grâce à notre fonctionnement allégé, nous avons pu faire face à la concurrence des pays à bas salaires », explique le Limbourgeois. En 2011, l’entreprise a décidé d’opter pour l’aluminium recyclé ou circulaire à faible teneur en carbone comme matière première. La devise de l’entreprise, ‘lean and mean’ (agile et dynamique) est devenue ‘lean and green (agile et écologique)’.
L’entreprise a fait ses choux gras du passage à l’aluminium durable. La croissance organique et des absorptions ont fait grimper la production de 25.000 tonnes par an à 100.000 tonnes par an en dix ans. « Ce qui nous classe parmi les trois plus gros producteurs de profilés bas carbone en Europe », rapporte Fotij, convaincu qu’il existe encore une marge de croissance.
Un intérêt croissant pour l’aluminium circulaire à faible empreinte carbone
Non seulement l’entreprise profite de la demande croissante de profilés, mais elle est également portée par la demande d’aluminium durable. « Les clients demandent de plus en plus d’aluminium circulaire bas carbone afin de réduire l’impact climatique de leur production et de leur produit », ajoute encore Fotij, en soulignant les avantages climatologiques de l’aluminium secondaire. « À l’échelle mondiale, chaque tonne d’aluminium produit émet en moyenne 18 tonnes de CO2. En Europe, l’émission est de 8 tonnes. Notre procédé réduit encore cette émission à 2,03 tonnes ».
La faible émission de CO2 du processus de production chez E-Max a été constatée par l’entreprise de certification DNV, qui a délivré la ‘Déclaration de vérification de l’émission de CO2’. Des études antérieures menées par l’Université libre de Bruxelles ont montré que toutes les propriétés mécaniques et de surface du X-ECO sont au moins équivalentes à celles de l’aluminium classique. « Cela signifie qu’avec X-ECO, E-MAX dispose d’un aluminium de haute qualité doté d’un taux de recyclage élevé et d’une empreinte carbone très faible ».
« L’aluminium est une matière première énergivore », poursuit le CEO limbourgeois. « Lors de la production d’aluminium recyclé, la consommation d’énergie n’est que de 5 pour cent ». Sachant qu’en outre, l’aluminium usagé se prête bien au recyclage (« l’aluminium n’a pas de mémoire »), autant dire qu’il constitue une matière première populaire. Les importantes hausses de prix de ces dernières années en témoignent notamment.
Réduction de l’empreinte climatique au niveau de la productionAlors que par l’utilisation d’aluminium recyclé, E-Max contribue à réduire l’empreinte carbone dans de nombreux secteurs, l’entreprise a également intégré dans ses procédures des actions en faveur de la durabilité. « À Dilsen-Stokkem, nous générons nous-mêmes 90 pour cent de l’énergie électrique requise grâce à des panneaux solaires et à une éolienne », rapporte Fotij. À terme, il existe selon lui des possibilités de rendre le fonctionnement de la fonderie à Kerkrade plus durable. Actuellement, celle-ci fonctionne encore au gaz, mais à mesure que la technique de l’hydrogène se développera et que l’hydrogène sera disponible à de meilleurs prix, la fonderie pourrait en profiter à l’avenir.
Le CEO d’E-Max envisage l’avenir avec optimisme. La demande d’aluminium circulaire à faible teneur en carbone pourrait encore être stimulée lorsque le pacte vert et la quête d’une économie neutre en carbone seront coulées dans un cadre légal. « À l’heure actuelle, le nombre d’obligations est relativement limité et les entreprises comparent le prix avec celui de l’aluminium classique primaire ».
Pas de souci à se faire quant à l’approvisionnement en ferraille d’aluminium
La recherche de matières premières suffisantes constitue l’un des défis de l’entreprise. La demande croissante de cet aluminium durable a aussi fait sortir du bois de nombreuses entreprises concurrentes. De surcroît, l’aluminium est fait pour durer après sa production et n’arrive sur le marché qu’au compte-gouttes. Néanmoins, Fotij est convaincu qu’il existe effectivement une garantie d’approvisionnement constant en aluminium de recyclage. De surcroît : « À trois exceptions près, l’aluminium est la matière première la plus présente dans le monde ».
Outre l’aluminium recyclé, E-Max traite aussi une partie de l’aluminium primaire qu’elle se procure. « Nous rachetons quelque 20.000 tonnes », explique Fotij. L’aluminium à faible alliage racheté contribue également à réduire les flux de recyclage riches en alliage. Et Fotij de conclure : « Lors de la collecte d’aluminium, vous recueillez toujours d’autres matières premières telles que le fer, le zinc ou le cuivre. Si vous êtes au courant, cela ne pose pas de problème puisque vous pouvez y adapter vos processus en aval ».
